À partir e 65 ans, le corps change, les risques évoluent, et les besoins médicaux s’intensifient. Alors que l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, il devient essentiel d’adopter une stratégie de santé préventive pour profiter pleinement de cette longévité. Du contrôle de la tension artérielle au dépistage des cancers, en passant par les vaccinations et la santé mentale, voici un guide complet pour organiser le suivi médical des seniors année après année.
Aujourd’hui, un Français sur cinq a plus de 65 ans. Et selon l’INSEE, ils seront près de 22 millions en 2050. Face à ce vieillissement de la population, la médecine s’adapte. L’objectif n’est plus seulement de soigner, mais de prévenir, d’accompagner et d’anticiper.
Passé un certain âge, les maladies chroniques deviennent plus fréquentes : diabète, insuffisance cardiaque, arthrose, problèmes de mémoire… Mais ces pathologies peuvent souvent être retardées ou mieux maîtrisées si elles sont détectées à temps. D’où l’importance d’un suivi médical régulier et structuré, qui permet d’ajuster les traitements, de réévaluer les besoins et d’assurer une bonne qualité de vie.
Le médecin généraliste est le principal interlocuteur des personnes âgées. C’est lui qui coordonne les différents examens, oriente vers des spécialistes si nécessaire, renouvelle les traitements et suit l’évolution globale de la santé.
Une consultation de suivi tous les 6 à 12 mois est fortement recommandée, même en l’absence de problème de santé apparent. Elle permet de faire un point complet : tension, poids, fréquence cardiaque, douleurs chroniques, état psychique, fonctionnement digestif, autonomie… autant d’indicateurs à surveiller régulièrement.
Bilan sanguin complet : Incluant glycémie à jeun, créatinine (fonction rénale), bilan lipidique (cholestérol HDL, LDL, triglycérides), NFS (numération formule sanguine), et parfois la TSH (fonction thyroïdienne). Cela permet de dépister précocement un diabète, une anémie, une hypercholestérolémie ou une maladie rénale.
Tension artérielle et fréquence cardiaque : L’hypertension touche près de 65 % des plus de 65 ans. Mal contrôlée, elle augmente le risque d’AVC, d’infarctus ou de troubles cognitifs. Une surveillance annuelle voire semestrielle est primordiale.
Contrôle du poids et de l’IMC : Une perte de poids involontaire peut être un signe de dénutrition ou de pathologie sous-jacente. À l’inverse, un surpoids favorise l’arthrose, le diabète et les maladies cardio-vasculaires.
Bilan visuel et auditif : Après 65 ans, on estime qu’une personne sur trois a une perte auditive significative. Cela peut aggraver l’isolement social et nuire à la mémoire. Un test auditif simple (audiogramme) et un contrôle de la vue doivent être faits chaque année.
Examen bucco-dentaire : Une bouche mal soignée augmente le risque d’infection, de dénutrition (par difficulté à mâcher), et même de maladies cardiovasculaires. Un contrôle régulier, même sans douleurs, est recommandé.
Ostéodensitométrie : Cet examen mesure la densité osseuse, utile pour diagnostiquer l’ostéoporose. Il est conseillé chez les femmes ménopausées et les hommes à risque de fracture, tous les 3 à 5 ans.
Évaluation cognitive : Dès les premiers signes (trous de mémoire, désorientation, difficultés à gérer les tâches du quotidien), un test de type MMS (Mini Mental State) peut être réalisé. En cas de doute, un neurologue ou un gériatre pourra prescrire un bilan approfondi.
Évaluation du risque de chute : 1 senior sur 3 fait au moins une chute par an. Des tests simples (lever de chaise, équilibre sur une jambe, vitesse de marche) permettent de détecter une fragilité physique.
Cancer colorectal (hommes et femmes) : Test immunologique proposé gratuitement tous les 2 ans entre 50 et 74 ans. En cas de test positif, une coloscopie est nécessaire. Peu invasif et très efficace, ce dépistage sauve des milliers de vies chaque année.
Mammographie (femmes) : tous les 2 ans jusqu’à 74 ans. Au-delà, un suivi individualisé peut être proposé selon les antécédents.
Frottis (femmes) : si le dernier test est normal, il peut être arrêté après 65 ans. Mais en cas d’anomalies précédentes, des contrôles doivent continuer.
Prostate (hommes) : pas de dépistage systématique, mais un dosage PSA peut être fait en fonction des antécédents familiaux ou de symptômes urinaires.
Anxiété, solitude, perte de repères… la santé psychologique des seniors mérite une attention particulière. La dépression peut passer inaperçue, confondue avec une simple fatigue ou une perte d’intérêt. Pourtant, 15 % des plus de 65 ans en souffrent.
Il est essentiel de poser la question lors de la consultation : sommeil, moral, envies, activités. Si besoin, une prise en charge psychologique, des séances de sophrologie ou une activité en groupe peuvent être proposés.
Les professionnels de santé peuvent aussi évaluer les capacités fonctionnelles d’un senior : mobilité, mémoire, capacité à se nourrir seul, à s’habiller, à se repérer. Cela permet d’anticiper une perte d’autonomie, d’envisager des aides à domicile, ou des aménagements dans le logement.
La grille AGGIR utilisée pour calculer le degré de dépendance permet aussi d’orienter vers des dispositifs d’aides financières (APA, services à domicile).
Le suivi médical après 65 ans ne doit pas être vécu comme une contrainte, mais comme une assurance-vie pour sa qualité de vie. Grâce à un calendrier clair et personnalisé, les seniors peuvent rester acteurs de leur santé, prévenir les complications, et profiter de leur temps libre en toute sérénité. Notez chaque contrôle à faire dans un carnet ou un agenda santé, et n’hésitez pas à solliciter votre pharmacien, votre infirmier ou votre médecin pour ne rien oublier.
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