
Lorsqu’une personne décède, son conjoint survivant peut percevoir une partie de sa pension de retraite sous la forme d’une pension de réversion. Ce dispositif permet d’assurer une certaine stabilité financière au veuf ou à la veuve, sous certaines conditions.
Qui peut en bénéficier ? Quel est le montant accordé ? Quelles démarches entreprendre pour la demander ? Cet article vous éclaire sur tous les aspects de la pension de réversion, afin de vous aider à mieux comprendre vos droits et à anticiper les démarches nécessaires.
Les conditions d’éligibilité à la pension de réversion
La pension de réversion n’est pas automatique et son attribution dépend de plusieurs critères. Elle est accordée sous conditions au conjoint d’un assuré décédé, sous réserve du respect de certaines règles spécifiques à chaque régime de retraite.
Qui peut bénéficier de la pension de réversion ?
Le droit à la pension de réversion est réservé aux personnes qui étaient mariées avec le défunt. Les concubins et les pacsés ne peuvent pas prétendre à cette allocation, même s’ils ont vécu de nombreuses années ensemble.
En cas de divorce, la situation varie selon les régimes, mais pour le régime général, un(e) ex-conjoint(e) non remarié(e) peut prétendre à la pension de réversion. Si le défunt a eu plusieurs mariages, la pension est répartie entre tous les ex-conjoints survivants au prorata de la durée de chaque mariage.

Les conditions de ressources
Dans le régime général de la sécurité sociale, l’attribution de la pension de réversion est soumise à une condition de ressources. Le bénéficiaire doit prouver que ses revenus personnels ne dépassent pas un certain plafond :
- 24 710,40 € par an pour une personne seule (soit environ 2 059 € par mois)
- 39 536,64 € par an pour un couple (3 295 € par mois)
Les revenus pris en compte incluent notamment :
- Les revenus d’activité
- Allocations chômage et indemnités maladie
- Biens immobiliers
- Avantages en nature
En revanche, certains éléments ne sont pas comptabilisés :
- Les pensions de retraite
- Les rentes issues du défunt
- Les revenus du patrimoine
- Certaines prestations sociales
Les conditions liées au défunt
Le défunt devait être affilié à un régime de retraite français et avoir cotisé suffisamment pour ouvrir des droits. Aucune durée minimale de mariage n’est requise, sauf dans certains régimes spéciaux.
Le montant de la pension de réversion
Le montant de la pension de réversion varie en fonction du régime de retraite du défunt.
Montant selon les régimes
- Régime général (CNAV, Carsat) : la pension de réversion correspond à 54 % de la retraite de base du défunt.
- Régime complémentaire (Agirc-Arrco, Ircantec, etc.) : la pension de réversion est généralement égale à 60 % des droits acquis par le défunt.
- Fonction publique : la pension de réversion est de 50 % de la retraite que percevait ou aurait perçu le fonctionnaire décédé.
Plafonds et majorations
- Si le conjoint survivant perçoit une faible retraite, il peut bénéficier d’une majoration pour faibles ressources.
- Une majoration pour enfants à charge peut être appliquée dans certains régimes.
- Le montant est réduit si les ressources dépassent le plafond du régime général.

Les démarches pour demander la pension de réversion
L’attribution de la pension de réversion n’est pas automatique. Le bénéficiaire doit en faire la demande auprès des caisses de retraite concernées.
Quand déposer la demande ?
Il est possible de faire la demande à tout moment après le décès. Toutefois, la pension ne peut être rétroactive que dans la limite de 12 mois précédant la demande.
Documents nécessaires
- Acte de décès du défunt
- Livret de famille
- copie intégrale de votre acte de naissance
- les deux derniers avis d’imposition
- Relevé d’identité bancaire
- copie intégrale de l’acte de naissance (datant de moins de 3 mois) de la personne décédée.
Cas spécifiques et particularités
Cumul avec d’autres pensions et revenus
- Il est possible de cumuler une pension de réversion avec sa propre retraite, mais sous conditions de ressources.
- Certaines pensions complémentaires ne prennent pas en compte les revenus du conjoint survivant.
Suspension ou suppression de la pension
La pension de réversion peut être suspendue ou réduite dans les cas suivants :
- Remariage : dans certains régimes, le remariage entraîne la perte définitive du droit à la pension.
- Augmentation des revenus au-delà du plafond fixé par le régime général.
Droits des orphelins et autres ayants droit
- Les enfants du défunt peuvent, sous conditions, bénéficier d’une pension temporaire d’orphelin.
- Certaines professions ont des régimes spécifiques avec des conditions plus avantageuses (professions libérales, militaires, régimes spéciaux).
La pension de réversion est une aide précieuse pour les veufs et veuves, mais elle obéit à des règles strictes en matière de conditions de ressources, de montants et de démarches administratives. Pour éviter les mauvaises surprises, il est essentiel de se renseigner en amont, d’anticiper les démarches et de vérifier sa situation régulièrement auprès des organismes de retraite.