
Difficulté à suivre une conversation, télévision trop forte, bourdonnements… Ces signaux, souvent banalisés, peuvent pourtant traduire une perte auditive. Fréquente avec l’âge, mais pas uniquement, cette dégradation de l’ouïe peut avoir des conséquences importantes sur la qualité de vie, l’isolement social ou encore la santé cognitive. Heureusement, des solutions existent, à condition de savoir détecter les premiers signes.
Les premiers signes qui doivent alerter
La perte auditive, ou hypoacousie, s’installe souvent progressivement. Elle peut ainsi passer inaperçue pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Pourtant, certains symptômes doivent mettre la puce à l’oreille.
- Vous faites souvent répéter votre entourage ?
- Vous augmentez régulièrement le volume de la télévision ou de la radio ?
- Vous avez du mal à comprendre les conversations dans un environnement bruyant (restaurant, réunion de famille…) ?
- Vous entendez sans comprendre ce que l’on vous dit ?
- Des sifflements ou bourdonnements d’oreille (acouphènes) vous gênent ?
Ces situations sont fréquentes, mais elles ne sont pas anodines. Et ce sont souvent les proches qui s’en rendent compte les premiers : "Tu n’entends plus aussi bien qu’avant, non ?". Un constat souvent minimisé par la personne concernée, qui s’adapte inconsciemment.
Comment confirmer une perte auditive ?
Dès les premiers doutes, il est recommandé de ne pas attendre. La première étape peut être un test auditif en ligne. Gratuit, rapide, et anonyme, il permet d’avoir un premier aperçu de ses capacités auditives. Plusieurs organismes en proposent, notamment les centres auditifs ou les grandes enseignes spécialisées.
Mais pour un diagnostic fiable, une consultation chez un ORL (oto-rhino-laryngologiste) est indispensable. Celui-ci procèdera à un bilan auditif complet, incluant notamment un audiogramme, un examen qui mesure votre seuil d’audition à différentes fréquences.
À savoir, un dépistage auditif est recommandé tous les 2 ans à partir de 60 ans, et plus tôt en cas d’exposition régulière au bruit ou d’antécédents familiaux.
Les causes fréquentes de la perte auditive
La cause la plus répandue est bien sûr liée à l’âge : on parle alors de presbyacousie. Ce phénomène naturel débute souvent dès 50-60 ans, avec une perte des sons aigus en premier.
Mais d’autres facteurs peuvent aussi entrer en jeu :
- Exposition prolongée à des bruits forts (travail en usine, concerts, bricolage, écouteurs avec volume élevé)
- Infections chroniques de l’oreille (otites à répétition, surdité brusque)
- Traumatismes acoustiques (détonation soudaine)
- Maladies ou troubles neurologiques
- Certains médicaments ototoxiques, notamment dans le cadre de traitements lourds (chimiothérapie, antibiotiques spécifiques)

Quelles solutions pour mieux entendre ?
Face à une perte auditive confirmée, plusieurs solutions existent, selon le degré de perte et les besoins de la personne.
Les appareils auditifs
Ce sont les aides les plus connues. Modernes, discrets, et de plus en plus performants, les appareils auditifs numériques amplifient les sons de manière ciblée. Il en existe plusieurs types :
- Intra-auriculaires (placés directement dans l’oreille)
- Contour d’oreille (derrière l’oreille)
- Micro-contours (plus discrets et adaptés aux pertes légères à modérées)
Ils permettent de retrouver une bonne compréhension des conversations, même dans un environnement complexe.
La rééducation auditive
Pour certains patients, une prise en charge complémentaire en orthophonie peut être utile. Il s’agit d’apprendre à mieux interpréter les sons perçus avec l’aide auditive, et à retrouver des automatismes de compréhension.
Les implants cochléaires
En cas de perte auditive profonde, notamment chez les personnes devenues sourdes, un implant cochléaire peut être proposé. Il s’agit d’un dispositif chirurgical plus complexe, réservé à des indications précises.
La prévention, toujours essentielle
Même avec une bonne audition, il est essentiel d’en prendre soin :
- Limiter l’exposition prolongée au bruit
- Utiliser des bouchons ou casques de protection au travail ou lors d’événements bruyants
- Adopter une bonne hygiène des oreilles (éviter les cotons-tiges en profondeur, consulter en cas de bouchon de cérumen ou d’otite)

Combien ça coûte ? Quelles aides financières ?
Depuis 2021, la réforme du 100 % Santé a grandement facilité l’accès aux aides auditives. Désormais, les appareils de classe 1 sont intégralement remboursés par l’Assurance Maladie et les mutuelles responsables.
- Pour bénéficier de cette prise en charge, il faut obtenir une prescription médicale (ORL).
- Un devis normalisé doit être fourni par l’audioprothésiste, mentionnant les aides auditives proposées.
- Le reste à charge est nul pour les appareils inclus dans l’offre 100 % Santé, avec au moins un modèle adapté à chaque type de perte.
Certains modèles de classe 2, plus sophistiqués ou plus esthétiques, peuvent toutefois engendrer un coût supplémentaire.
La perte auditive n’est pas une fatalité. Mieux entendue, mieux traitée, elle ne doit plus être un sujet tabou. Repérer les signes précoces, consulter un professionnel, et bénéficier d’une solution adaptée permet de préserver autonomie, lien social et bien-être au quotidien.
N’hésitez pas à réaliser un test auditif en ligne, ou à consulter un ORL en cas de doute.