Bien-Vieillir · 05 mars 2025

Tout comprendre sur les régimes de retraite complémentaire

En France, la retraite repose sur un système bâti en deux niveaux : une retraite de base, pour tous les actifs, et une retraite complémentaire, qui permet de bonifier le montant perçu une fois sa carrière terminée. Si la première est bien connue du grand public, la seconde reste encore floue pour de nombreux futurs retraités.

Pourtant, elle joue un rôle déterminant dans le revenu final perçu. Quels sont les régimes existants ? Comment fonctionne leur calcul ? Quelles sont les conditions pour en bénéficier ? On vous explique comment ça fonctionne. 

Un système de retraite en deux piliers

La retraite complémentaire fonctionne comme un supplément à la retraite de base, venant s’ajouter aux pensions. Mais contrairement à cette dernière, elle repose sur un système de points. Chaque cotisation versée permet d’acquérir un certain nombre de points, qui seront convertis en euros au moment du départ à la retraite.

L’objectif est clair : assurer aux anciens actifs un niveau de vie plus confortable, en complétant une pension de base souvent insuffisante. Son fonctionnement est cependant plus complexe, avec une grande diversité de régimes selon le statut professionnel.

Les différents régimes de retraite complémentaire

Tous les travailleurs cotisent à une retraite complémentaire qui est obligatoire, mais pas de la même manière ni au même organisme. En France, plusieurs régimes coexistent en fonction du statut professionnel :

  • Les salariés du secteur privé sont affiliés à l’Agirc-Arrco, qui a fusionné en 2019 les régimes des cadres et des non-cadres.
  • Les travailleurs indépendants cotisent à la retraite complémentaire des indépendants (RCI), sauf certaines professions libérales qui dépendent de la Cipav.
  • Les fonctionnaires disposent d’un dispositif particulier, la Retraite Additionnelle de la Fonction Publique (RAFP), qui complète leur pension principale.
  • Les professions libérales sont régies par des caisses autonomes, comme la CARPIMKO pour les paramédicaux ou la CARMF pour les médecins.
  • Les exploitants agricoles sont affiliés à la Mutualité Sociale Agricole (MSA).

Cette pluralité de régimes complique la lisibilité du système et pose parfois des difficultés aux assurés souhaitant anticiper leur future pension.

Comment se calcule la retraite complémentaire ?

Contrairement à la retraite de base qui repose sur un nombre de trimestres cotisés, la retraite complémentaire fonctionne sur un système de points.
Chaque année, en fonction des cotisations versées, l’assuré accumule des points. Leur montant dépend du salaire perçu et du taux de cotisation appliqué par le régime concerné. Ces points sont ensuite convertis en pension lors du départ à la retraite, selon la valeur du point fixée par chaque organisme.

Exemple concret : Un salarié ayant cumulé 10 000 points Agirc-Arrco, avec une valeur de service du point fixée à 1,4386€ au premier novembre 2024, percevra une pension annuelle de 14 386€, soit 1 198,33€ par mois.

Cette mécanique rend le système plus prévisible, mais elle impose aussi aux futurs retraités de suivre régulièrement l'évolution de leurs points.

Cotisations et financement des caisses de retraite complémentaire

Les régimes de retraite complémentaire sont financés par les cotisations des actifs. Le prélèvement s’effectue directement sur le salaire pour les salariés, avec une part financée par l’employeur. Pour les indépendants et professions libérales, le calcul se fait en fonction des revenus déclarés.

Les fonds ainsi collectés servent immédiatement à payer les pensions des retraités actuels, selon le principe de répartition. L’un des défis actuels du système repose sur son équilibre financier, fragilisé par le vieillissement de la population.

Quel est l'âge de départ et quelles sont les conditions d'obtention ?

L'âge légal de départ à la retraite est fixé entre 62 et 64 ans en fonction de votre date de naissance, mais il est possible d’attendre l’âge du taux plein (67 ans), pour percevoir sa retraite complémentaire sans minoration. Vous pouvez également bénéficier de la retraite complémentaire à taux plein de façon anticipée si vous êtes dans la situation suivante : 

  • Handicap
  • Inaptitude au travail
  • Autre situation particulière (contactez votre caisse de retraite complémentaire pour plus d’informations)

En cas de départ anticipé (à partir de 57 ans), une décote sera appliquée. À l’inverse, travailler au-delà de l'âge du taux plein permet d’obtenir une surcote, augmentant ainsi le montant de la pension.

Démarches pour percevoir sa retraite complémentaire

Pour faire valoir ses droits, il est nécessaire d’effectuer une demande à sa caisse de retraite complémentaire, six mois avant la date de départ souhaitée. La procédure peut être réalisée en ligne via les plateformes officielles.
Les documents requis incluent par exemple pour l’Agirc-Arrco :

  • Une photocopie de sa pièce d'identité
  • Une attestation de droits à l'assurance maladie
  • Un RIB
  • Une photocopie du dernier avis d'imposition
  • Une photocopie du livret de famille 

Quelles perspectives pour la retraite complémentaire ?

La retraite complémentaire fait régulièrement l’objet de réformes. L’augmentation progressive de l’âge du taux plein, la réévaluation des points ou encore la fusion de certains régimes font partie des évolutions possibles dans les années à venir.

S’assurer une retraite confortable demande d’anticiper, de suivre l’accumulation de ses points et d’optimiser son départ. Une bonne information est la première étape vers une transition en toute sérénité.
 

Vous aimerez surement ...

Vivre avec Alzheimer : quelles solutions d’hébergement adaptées à chaque stade de la maladie ?
Bien-Vieillir 28/04/2025

Vivre avec Alzheimer : quelles solutions d’hébergement adaptées à chaque stade de la maladie ?

Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui affecte la mémoire, le raisonnement et le comportement. Insidieuse, elle évolue lentement, bouleversant progressivement la vie des patients et de leurs proches.

Siestes et seniors : alliées ou ennemies du sommeil nocturne ?
Bien-Vieillir 28/04/2025

Siestes et seniors : alliées ou ennemies du sommeil nocturne ?

À mesure que l'on avance en âge, le sommeil change, souvent de manière déconcertante. Réveils nocturnes fréquents, endormissement plus difficile, fatigue persistante en journée, etc.

Aides à domicile, portage de repas : comment les déclarer pour réduire ses impôts
Bien-Vieillir 28/04/2025

Aides à domicile, portage de repas : comment les déclarer pour réduire ses impôts

Avec l’âge, les dépenses du quotidien tendent à augmenter : frais de santé, besoin d’assistance à domicile, aides alimentaires, etc. Autant de charges qui peuvent peser lourdement sur le budget des seniors. Heureusement, le fisc prévoit plusieurs dispositifs pour les aider à réduire la note.