Bien-Vieillir · 11 avril 2025

Retraite : 6 erreurs fréquentes qui peuvent coûter cher

Anticiper sa retraite est une étape cruciale, mais de nombreux Français tombent dans des pièges évitables. Mal préparée, la retraite peut vite devenir une source d’angoisses et de déconvenues. Voici les erreurs les plus fréquentes et les bons réflexes à adopter pour les contourner.

Chaque année, des milliers de futurs retraités découvrent, parfois trop tard, que leur pension sera bien inférieure à leurs attentes. Par manque d'information, par oubli de démarches, ou simplement parce que les règles du système sont complexes, des erreurs s'accumulent. Résultat : des départs différés, des pensions rabotées, voire des mois sans revenus. Bonne nouvelle : la plupart de ces erreurs peuvent être évitées avec un peu d’anticipation.

1. Mal estimer son âge de départ : la fausse bonne surprise

Il ne suffit pas d’avoir soufflé ses 64 bougies pour partir à la retraite. L’âge légal n’est qu’une partie de l’équation. Encore faut-il avoir validé le bon nombre de trimestres pour toucher une pension à taux plein.

Avec la réforme des retraites entrée en vigueur en 2023, l’âge de départ à taux plein dépend désormais de votre année de naissance. Par exemple, une personne née en 1968 devra attendre 64 ans et avoir cotisé 172 trimestres (soit 43 années) pour bénéficier de sa retraite complète.

Astuce :

Connectez-vous sur le site officiel info-retraite.fr pour connaître votre âge exact de départ à taux plein selon votre situation.

2. Ne pas vérifier son relevé de carrière : une omission qui peut coûter cher

C’est l’un des documents les plus sous-estimés… et pourtant ! Le relevé de carrière recense tous les trimestres et salaires cotisés tout au long de votre vie professionnelle. Une erreur, une période oubliée (chômage, congé parental, expatriation) peut impacter le montant de votre pension, voire vous faire rater le taux plein.

Chaque trimestre non validé, c’est une décote potentielle. Or, les erreurs sont fréquentes, notamment pour les carrières longues ou hachées.

Astuce :

Vérifiez votre relevé de carrière au moins 5 ans avant votre départ. Et surtout, corrigez les anomalies (via la CARSAT ou votre caisse de retraite complémentaire) avant votre demande officielle.

3. Sous-estimer les périodes assimilées : tout ne compte pas de la même façon

Beaucoup de futurs retraités pensent que seules les périodes travaillées comptent. C’est faux. Certaines périodes non travaillées permettent aussi de valider des trimestres : chômage indemnisé, service militaire, congé maternité, maladie, invalidité…

Mais attention : ces périodes sont soumises à des règles strictes. Par exemple, un trimestre de chômage n’est validé que si l’indemnisation est effective, et on ne peut en valider que quatre par an, comme pour le travail.

Conseil :

Tenez une trace de vos périodes "creuses". Et surtout, conservez tous vos justificatifs (attestations Pôle emploi, certificats médicaux, relevés de paiement CAF, etc.).

4. Demander sa retraite trop tôt (ou trop tard)

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la retraite n’est pas attribuée automatiquement. Il faut en faire la demande, et s’y prendre suffisamment à l’avance. Un oubli peut retarder de plusieurs mois le versement de votre première pension. À l’inverse, une demande prématurée sans avoir atteint le taux plein peut générer une décote à vie.

Il est recommandé de faire sa demande de retraite au moins 5 mois avant la date prévue de départ.

Bon réflexe :

Demandez un entretien retraite gratuit auprès de votre caisse principale (CARSAT, MSA, etc.) ou sur l’espace personnel Info-Retraite pour faire le point avec un conseiller.

5. Ignorer le cumul emploi-retraite : des opportunités mal encadrées

Travailler à la retraite, c’est possible. Mais ce cumul emploi-retraite est encadré. Si vous ne respectez pas certaines conditions, vous pouvez vous retrouver avec une pension suspendue ou des cotisations non génératrices de droits.

Depuis 2023, les règles ont évolué : seuls les retraités ayant liquidé tous leurs droits à taux plein peuvent cumuler revenus professionnels et pensions sans plafond. Les autres doivent se contenter d’un cumul limité.

Bon à savoir :

Depuis janvier 2023, les cotisations versées pendant le cumul emploi-retraite peuvent générer de nouveaux droits à la retraite, sous certaines conditions.

6. Oublier de signaler un changement de situation : un oubli lourd de conséquences

Un déménagement, un mariage, un divorce ou un décès de conjoint ne sont pas anodins aux yeux des caisses de retraite. Ces événements peuvent modifier vos droits (ex : pension de réversion, fiscalité, prélèvements sociaux).

Ne pas déclarer ces changements peut entraîner des trop-perçus (qu’il faudra rembourser) ou des droits non versés.

À faire dès que possible :

Signalez tout changement de situation familiale ou administrative à vos caisses de retraite, via votre espace personnel en ligne. Cela prend quelques clics, et peut vous éviter bien des désagréments.

Anticiper pour mieux profiter

La retraite ne se prépare pas à la dernière minute. Il ne s’agit pas seulement de choisir une date, mais d’analyser sa carrière, de comprendre ses droits et d’éviter les pièges les plus courants. Plus vous anticipez, plus vous aurez de marge de manœuvre pour optimiser votre départ.

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