Avec le vieillissement de la population, de plus en plus de personnes âgées ont recours à des solutions d’hébergement spécialisées, telles que les Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD). Toutefois, ces structures engendrent un coût mensuel souvent important, pesant sur le budget de la personne hébergée ou de sa famille. Afin de limiter l’impact financier de ce type de prise en charge, la législation fiscale française prévoit divers dispositifs permettant d’obtenir des réductions ou crédits d’impôt. Cet article a pour objectif de présenter ces avantages fiscaux, leurs conditions d’éligibilité, ainsi que les démarches à effectuer pour en bénéficier pleinement.
La réduction d’impôt spécifique pour frais de séjour en EHPAD
Conditions d’éligibilité
Les personnes âgées hébergées en maison de retraite peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu. Pour cela, le résident doit être accueilli dans un EHPAD ou un établissement de soins de longue durée. Les dépenses qui permettent de bénéficier d’une réduction d’impôts sont celles qui sont liées à l’hébergement et à la dépendance. Une personne autonome qui paye uniquement des frais d’hébergement ne peut pas prétendre à une réduction d’impôt. Le degré de dépendance est souvent évalué par la grille AGGIR (GIR), ce qui permet de définir les besoins d’accompagnement.
Montant de la réduction d’impôt
La réduction d’impôt est généralement égale à 25 % des dépenses engagées au titre des frais d’hébergement et de dépendance. Toutefois, ces dépenses sont plafonnées. Le montant maximal pris en compte est révisé régulièrement, il convient donc de vérifier le plafond en vigueur chaque année. Par exemple, si le plafond s’établit à 10 000 euros, la réduction maximale sera de 2 500 euros. Ce plafond peut être ajusté en fonction de la situation personnelle du contribuable, en tenant compte notamment de son niveau de revenus.
Démarches administratives
Pour bénéficier de cette réduction, il est nécessaire de conserver et de présenter, en cas de contrôle, les factures ou attestations fournies par l’EHPAD. Lors de la déclaration d’impôts, la somme est à reporter dans la case prévue à cet effet. Les justificatifs ne sont pas systématiquement à envoyer mais doivent être tenus à la disposition de l’administration fiscale en cas de demande.
Le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile
Services à domicile au sein de l’établissement
Il est possible que certains services soient considérés comme de l’aide à domicile. Cela s’applique notamment aux établissements offrant des prestations individualisées (ménage, aide à la toilette, infirmière, etc.) qui peuvent relever du champ des services à la personne. Il convient de vérifier auprès de la direction de l’établissement si une partie des facturations peut donner lieu à un crédit d’impôt similaire à celui dont bénéficient les particuliers employeurs à domicile.
Calcul et montant du crédit d’impôt
Le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile correspond généralement à 50 % des dépenses engagées dans la limite d’un plafond annuel (celui-ci se situe à 12 000 euros, pouvant être majoré selon la situation). Ainsi, si la personne âgée ou sa famille paye 3 000 euros de services considérés comme de l’aide à la personne, le crédit d’impôt sera de 1 500 euros.
Procédure et pièces justificatives
Comme pour la réduction d’impôt, il est important de conserver toutes les factures détaillant les prestations. Le crédit d’impôt s’applique directement sur la déclaration de revenus, en indiquant les montants dans les cases réservées. En cas de contrôle, l’administration peut demander les justificatifs (factures, contrats de prestation, etc.).
Autres avantages fiscaux liés au grand âge et à la dépendance
Abattement sur le revenu pour les personnes âgées ou handicapées
Au-delà des réductions ou crédits d’impôt spécifiques aux frais d’hébergement, certaines personnes âgées ou handicapées peuvent bénéficier d’un abattement sur leur revenu imposable. Cet abattement dépend de l’âge et des ressources. Il permet de réduire la base imposable et donc, indirectement, d’alléger l’impôt sur le revenu. Pour plus de détails vous pouvez consulter l'article 157 bis du code général des impôts (CGI).
Exonérations ou allègements de certaines taxes locales
Les personnes âgées disposant de faibles revenus peuvent, dans certains cas, être exonérées ou bénéficier d’allègements sur la taxe foncière. Les conditions varient en fonction du niveau de revenu et de l’âge.
Interaction avec les aides sociales
Enfin, il convient de prendre en considération les aides sociales existantes, comme l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). Bien que l’APA ne soit pas un avantage fiscal, son attribution et son montant peuvent avoir un impact sur le reste à charge, et donc sur le montant des dépenses éligibles aux réductions d’impôt. Il est important de vérifier si ces aides se cumulent ou non avec les avantages fiscaux afin d’optimiser sa situation.
Conseils pratiques pour optimiser sa fiscalité
Conserver tous les justificatifs
Il est impératif de conserver l’ensemble des factures, attestations, contrats et documents relatifs aux frais engagés. En cas de demande de l’administration fiscale, être en mesure de présenter ces pièces est indispensable. Un archivage méthodique permet également de faciliter les déclarations futures.
Faire appel à un professionnel
Les règles fiscales peuvent être complexes et évolutives. Il peut être judicieux de faire appel à un conseiller fiscal, à un expert-comptable ou à un notaire spécialisé. Ces professionnels pourront établir une simulation personnalisée et apporter des conseils sur les optimisations possibles.
Se tenir informé des évolutions législatives
Les plafonds, les taux, ainsi que les conditions d’éligibilité aux différents dispositifs, sont susceptibles de changer chaque année. Il est donc important de consulter régulièrement la documentation officielle, le site des impôts ou d’utiliser des simulateurs en ligne afin de rester à jour.