Bien-Vieillir · 10 novembre 2022

Un tiny-house pour accueillir un proche âgé chez soi

Assister à la perte d’autonomie de son proche qui vieillit, se rendre à l’évidence qu’il ne peut plus se débrouiller seul chez lui, c’est une situation que l’on ne souhaite à personne mais qui malheureusement fait partie de la vie. Pour différentes raisons, de plus en plus de familles tentent de trouver des solutions alternatives aux classiques et boudées “maisons de retraite”. Des solutions qui permettent d’apporter à la fois sécurité et bien-être à son proche. Certaines familles font le choix d’installer une tiny-house dans leur jardin.

Une tiny-house, c’est quoi ?

Si l’on traduit littéralement, une “tiny-house” est une “mini maison”. Et c’est exactement ça : un maison d’une surface généralement comprise entre 20 et 40 m², qui présente la particularité de pouvoir être installée facilement dans un jardin et d’être parfaitement adaptée aux besoins des personnes âgées en termes de praticité et de sécurité. Ces logements proposent des équipements tels que rampe d’accès, larges portes et ouvertures, barres d’appui, douches extra plates, etc. : tous les aménagements facilitent le quotidien du senior dans ses déplacements (y compris en fauteuil roulant) et dans les gestes de la vie de tous les jours. Pour plus de confort et de sécurité, on peut également les équiper de systèmes de domotique (ouverture/fermeture automatique des volets, allumage/extinction automatique des luminaires…) et aussi de téléassistance ou de détection de présence et/ou de chutes.

La plupart des modèles proposés sont en bois, livrés en kit ou bien livrés déjà montés. On trouve aussi des tiny-house qui sont des conteneurs maritimes aménagés. Ces petites maisons peuvent  même être autonomes en électricité, chauffage et aération. Ces logements ne nécessitent pas de fondation et sont en principe déplaçables.

Les motivations

Cette solution présente beaucoup d’avantages. Tout d’abord, elle permet de pouvoir s’occuper de son proche plus facilement et de vérifier que tout va bien pour lui. Aujourd’hui, nous sommes près de 3 millions en France à nous occuper d’un proche âgé au quotidien. Cette solution apporte alors un vrai confort de vie à l’aidant, matériel mais aussi psychologique. Apporter un repas, passer faire coucou, discuter quelques minutes, faire un jeu avec papy ou mamie s’il y a des enfants à la maison, ou bien apporter une aide plus conséquente : quand on se trouve à deux pas, c’est forcément plus simple à bien des égards. 

Le senior conserve son indépendance, mais se sait en sécurité et surtout proche de sa famille qui préserve elle aussi son intimité. Quand on sait que l’isolement est l’une des causes du mal-être des personnes âgées, c’est un point essentiel. Le senior continue à faire partie de la vie, sans se sentir isolé ou mis à l’écart, et conserve un vrai rôle dans la famille.  

Et cela n’empêche pas de pouvoir faire appel à des services à la personne à domicile en cas de besoin, et de les faire évoluer en cas de perte d’autonomie progressive si l’aide ne peut ou ne veut s’investir davantage.

Dans un contexte où le secteur du logement seniors à mauvaise presse avec des scandales qui s’enchaînent, où le covid a isolé des milliers de personnes âgées, cette solution séduit, et on comprend aisément pourquoi. “Placer” un proche âgé dans un établissement spécialisé est par ailleurs une étape particulièrement difficile pour la famille, déchirante et culpabilisante. Tout comme le savoir seul et isolé chez lui. 

Une alternative à la maison de retraite ? 

Pas vraiment en fait. Il faut bien avoir en tête qu’une maison de retraite, autrement dénommée Ehpad, est un établissement médicalisé qui propose une surveillance et une assistance médicale continue. Avec la solution “tiny-house”, on a la possibilité de faire appel à une aide extérieure pour les gestes quotidiens (lever, coucher, toilette, repas, ménage…) et les soins (aide-soignante, infirmière, médecin), et de les faire évoluer en fonction des besoins et d’une perte d’autonomie progressive. Mais cela ne remplace pas le bouton d’appel et la présence permanente de personnel en Ehpad, à moins que le proche qui accueille la personne âgée ne soit prêt à assurer ce rôle, ce qui est bien sûr possible mais pas anodin en terme d’engagement au quotidien. A bien réfléchir donc en cas de situation de grande dépendance, notamment lorsque des troubles cognitifs apparaissent.

Cette solution s’adresse peut être davantage aux personnes encore relativement autonomes, et représente plutôt une bonne alternative aux résidences services ou aux résidences autonomie. 

Moins chère qu’un Ehpad ? 

Difficile de répondre de manière simple et tranchée car dans le cas d’une tiny-house, on ne paie généralement pas de loyer comme c’est le cas en hébergement pour seniors, et le coût d’achat d’une tiny-house n’est pas anodin. 

Il faut compter environ 2000 € du m², soit environ 40 000 € pour une maison en bois. Ces coûts sont variables en fonction des aménagements souhaités, et peuvent être réduits dans le cas de l’aménagement d’un conteneur maritime (compter un peu plus de 20 000 € pour un conteneur non aménagé). A noter toutefois que certaines sociétés proposent des tiny-house à la location. Il faut ajouter à cela les coûts d’aménagement (mobilier, équipements, domotique, etc..), d’éventuels travaux de raccordement, et les services d’aide à domicile auxquels on sera peut être amenés à faire appel. Penser également à la taxe foncière qui pourra être demandée puisqu’il s’agit d’un habitat considéré comme permanent, bien que déplaçable. 

Le coût mensuel d’une maison de retraite est quant à lui variable d’un établissement à l’autre, mais il est a minima de 2000 € (soit 24 000 € par an), avec un coût moyen avoisinant plutôt les 3000 €.

Il faut également prendre en considération dans son calcul les différentes aides financières qui existent pour le maintien à domicile comme pour les établissements médico- sociaux et qui varient selon le niveau de dépendance du senior. Dans le cas d’une tiny-house, il ne faudra compter sur aucune aide pour l’achat de la maison en elle-même, mais des subventions, allocations ou crédits d’impôt sont possibles pour l’équipement du domicile et pour l’aide à domicile.

Comparer de manière pointue les deux solutions d’un point de vue financier relève donc d’un vrai calcul, à réfléchir aussi en terme d’investissement. Il faut savoir que dans la plupart des cas, même si l’intérêt financier est prouvé, celui-ci n’est pas la motivation première pour les familles qui font ce choix. 

Comment s’y prendre pour installer une tiny-house chez soi ? 

Elles sont plusieurs à proposer ce type de produits. Des sociétés qui n’étaient au départ pas spécialisées dans les tiny-house pour seniors au départ mais qui se sont adaptées à la demande croissante. On peut citer Greenkub, Natibox ou encore Hamo. Cette dernière présente la particularité de proposer une option à la location. La société Eko-life propose quant à elle des conteneurs maritimes aménagés. 

D’un point de vue délais, il faut compter généralement quelques mois seulement de la commande à la livraison. 

N’oubliez pas de planifier les travaux d’aménagement de la maison (selon les modèles) et ceux de raccordement (eaux usées, eau potable, électricité…), surtout si vous faites appel à un prestataire. 

Pensez également aux démarches administratives. Bien que déplaçables et sans fondation, ces mini maisons restent néanmoins de vraies habitations encadrées depuis 2014 par une législation propre aux habitats alternatifs (loi Alur). Il faut en l’occurrence déposer a minima une déclaration préalable de travaux, voire une demande de permis de construire pour une surface supérieure à 20 m². A noter qu’il est possible d’installer une tiny-house en zone non constructible, sous certaines conditions. Renseignez-vous bien au préalable auprès de votre mairie pour éviter les mauvaises surprises.

Chez Papyhappy, on aime cette solution humaine et familiale qui offre la possibilité d’accueillir son proche vieillissant près de chez soi, dans une petite maison confortable parfaitement pensée pour ses besoins quotidiens, de le garder près de soi, de pouvoir veiller sur lui, de lui apporter soutien, présence et sécurité, de le maintenir dans la vie quotidienne et familiale tout en conservant chacun son indépendance. A condition de bien prendre en considération le rôle crucial que devra conserver l’aidant qui accueille son proche, les engagements que cela comporte, avec les risques possibles d’évolution de la perte d’autonomie. Une solution qui par ailleurs n’est pas accessible financièrement à tous, il faut le souligner. Un investissement humain et financier donc, qui implique d’être bien réfléchi et concerté en amont afin que la “cohabitation” se passe bien et tienne toutes ses promesses.   

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